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Des livres anciens et des armoiries
4 juin 2022

Afri Arnobi

Arnobi Afri, Adversus Gentes (Contre les païens), livre VII (sur 7), à Leyde chez Joannis Maire, 1651. Livre en très bon état, petit in-8 relié cuir aux armes de Jacques Auguste De Thou (D'argent, à un chevron de sable, accompagné de trois mouches à miel ou taons aussi de sable).

De Thou

 

En ex-libris manuscrit daté de 1736, Ant. Tabary. (240-304, dates incertaines). D’après Jérôme de Stridon, Arnobe combattit longuement la foi chrétienne avant sa conversion, mais il est peu probable qu’il se soit comporté comme saint Paul avant de prendre le chemin de Damas : pour un chrétien, un rhéteur était souvent considéré comme un adversaire naturel à cause de la profession même qu’il exerçait car l’étude des auteurs classiques, inséparable de la mythologie, paraissait incompatible avec la foi chrétienne. Jérôme rapporte dans ses Hommes illustres qu’Arnobe vint à la foi de façon décisive et soudaine par des songes. Ce témoignage reste fort plausible, compte tenu des idées qui avaient cours en ce temps-là. Les songes étaient en effet considérés comme autant de signes divins qui durent faire impression sur l’évêque de Sicca ; cependant il éprouvait encore quelque réticence à admettre Arnobe au catéchuménat. Arnobe prit alors l’engagement d’écrire un ouvrage contre les païens (Adversus nationes) pour réfuter ses anciennes croyances, persuadé que ce serait le meilleur gage de sa piété : à défaut des connaissances chrétiennes qu’il ne possédait pas encore, il mettrait ses talents de rhéteur au service de sa foi nouvelle. Après sa conversion, intervenue probablement en 295 ou 296, Arnobe commença son traité vers 297 ; il était en train d’y travailler lorsque survint la persécution de 303. On trouve en effet dans les derniers livres de son ouvrage deux passages qui y font allusion : « Mais que pouvons-nous faire devant un parti-pris opiniâtre, devant des gens qui brandissent contre nous des épées et qui imaginent contre nous des peines d’un genre inédit ? ». Héritier de la fameuse collection de son père, « il se montra à sa hauteur sous le rapport bibliophilique et enrichit sa collection d’un grand nombre de livres curieux et rares ». La bibliothèque amassée par Jacques-Auguste était célèbre, ouverte aux étudiants et aux étrangers. Savante et encyclopédique, restée sans rivale à Paris jusqu'au milieu du xviie siècle, elle est considérée comme une des grandes bibliothèques privés de son temps, contenant mille manuscrits et huit mille volumes imprimés, aux reliures systématiquement armoriées. À sa mort de en 1617, sa bibliothèque est léguée en indivis à ses enfants encore mineurs et administrée par Pierre Dupuy (écrivain). Son fils Jacques-Auguste II de Thou en devint seul propriétaire en 1642. Elle resta dans la famille jusqu'en 1680, année où elle fut presque entièrement rachetée par le président Menars. Elle passa au xviiie siècle à la famille de Rohan-Soubise. Elle contenait 12 729 volumes. Elle fut définitivement dispersée en 1789 dans la vente du prince de Rohan-Soubise.

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